Les images Panini des footballeurs soulèvent la question de l'idéal du moi chez les enfants, et donc de leur rapport à l'image du corps. En effet, ces joueurs représentent dans leur imaginaire un idéal à atteindre, un modèle de performance.
La façon de les acquérir accentue d'autant plus le caractère idéal : il y a tout un mystère autour des vignettes de joueurs qui se font plus rares que d'autres, et qui prennent alors beaucoup de valeur dans les cours d'école. Les enfants doivent alors apprendre le business, c'est-à-dire à négocier la jouissance de leur bien avec les autres.
Toute l'excitation autour de l'acquisition des vignettes doit être évidemment contenue par les parents, qui se trouvent parfois en difficulté sur ce plan. En effet, il manquera toujours des vignettes aux yeux de l'enfant, et les parents sont aussi là pour leur faire accepter ce manque, qui en réalité est constitutif de toute possession, puisqu'on ne possède jamais tout. Surtout que les pères peuvent être renvoyés à leur propre expérience de collectionneur Panini, et là se joue aussi un acte de transmission intergénérationnelle.
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